Les USA en train de perdre le Moyen-Orient

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Les dernières manœuvres US pour s’assurer la mainmise sur le Liban ont échoué. L’éviction de leur poulain Saad Hariri, au profit d’un premier ministre soutenu par le parti chiite du Hezbollah, est un revers absolument colossal pour Washington. Revers qui s’inscrit logiquement dans le reflux massif de la puissance US et qui marque, sans doute, le début d’une longue éclipse de l’influence de Washington au Moyen-Orient.
L’évolution de la situation libanaise représente ainsi, en quelque sorte, la pointe de l’iceberg que constitue l’effacement progressif des acteurs traditionnels du Moyen-Orient, tels qu’Israël ou les vieux pays arabes achetés dès l’origine par les USA (comme l’Egypte, la Jordanie ou l’Arabie Saoudite), au profit du “northern tier”, composé de l’Iran d’abord, mais aussi la Syrie, la Turquie et le Qatar principalement, tous hostiles à l'influence US à des degrés divers.
Reste toutefois une dernière étape pour confirmer le basculement libanais: la liquidation d’un Tribunal spécial pour le Liban (TSL) téléguidé par Washington et Tel-Aviv pour accuser le Hezbollah, justement, du meurtre du père de Saad, Rafic Hariri, le 14 février 2005.
Cette accusation est en effet la dernière manœuvre US en date pour tenter d’en finir avec un parti chiite incontrôlable que Washington considère, avec la finesse d’analyse que l’on sait, comme une simple excroissance iranienne.

Obsession sanglante

On se souvient ainsi qu’en 2006, cette obsession US contre le Hezbollah avait connu un paroxysme sanglant avec le déclenchement d’une guerre commanditée par Washington à Israël dont l’objectif était d’anéantir l’aile militaire du parti chiite.
On connaît la suite. Cette guerre s’était soldée par la mort de plus de 1200 civils libanais; celle d’une petite soixantaine de combattants du Hezbollah et par la mise en déroute d’une armée israélienne décidément bien plus à l’aise face à des enfants armés de fronde. Déçus, les Américains avaient alors changé leur fusil d’épaule et monté la farce du TSL (*).
Le quotidien Al-Akhbar du 21 janvier dernier (p.4), souligne ainsi que «nombre de responsables américains qui travaillent sur le dossier estiment que le TSL peut être utilisé comme un moyen de pression contre l’Iran : soit par le démantèlement du Hezbollah, soit par la rupture de l’alliance syro-iranienne, qui est le premier pas vers la redéfinition de la carte régionale. Ainsi, les deux principaux alliés arabes de Washington, l’Egypte et l’Arabie Saoudite, retrouveraient un certain poids régional.»
La chose ne manque pas de piquant lorsque l’on songe que c’est précisément la maladresse de la politique US qui a favorisé l’émergence de cet axe syro-iranien en jetant Téhéran et Damas dans les bras l’un de l’autre avec leur inscription dans le fameux Axe du Mal version US…

Options limitées

Reste à savoir si le nouveau premier ministre libanais aura les épaules pour liquider le TSL. Najib Mikati est un homme de pouvoir, d’expérience, et qui mesure sans doute l’enjeu. S’il a reçu le soutien du Hezbollah, c’est qu’il a aussi reçu le mandat de liquider le TSL, et qu’il l’a accepté. Mais les pressions US vont être énormes.
Au plan stratégique, Washington reste en effet encore et toujours obsédée par son projet de remodelage du Moyen-Orient initié par les neocons avec les guerres contre l’Irak. L’idée est d’asseoir une domination américaine définitive sur la région au travers de régimes dotés d’une façade parlementaire mais surtout inféodés au diktat US histoire, in fine, de soumettre totalement ce “Nouveau Moyen-Orient” à la dictature des marchés et à celle des multinationales du Système bien sûr.
Or pour les Etats-Unis, asseoir définitivement cette domination dans un “Nouveau Moyen-Orient” passe par l’éradication du Hezbollah
libanais. Mais la montée en puissance de l’axe du “northern tier” contrecarre tous ses plans. Conjuguée aux débandades américaines en Irak et en Afghanistan, la situation US est désormais devenue intenable. La tentation sera donc peut-être grande pour les Etats-Unis de donner un grand coup de balai en favorisant le déclenchement d’une guerre régionale qui, seule, pourrait permettre de remettre les compteurs à zéro.
Dans le même article d’Al Akhbar cité plus haut, «un expert français qui a travaillé pendant des années sur le dossier libanais», affirme d’ailleurs à cet égard que «seule une guerre régionale peut venir à bout de la structure militaire du Hezbollah». Pour l’expert, les jeux sont d’ailleurs faits et il faut donc s’attendre à une «grande vague de violence dans la région».

Tel Aviv en embuscade

Or qui dit guerre régionale, dit Israël. Car l’Etat hébreu partage depuis longtemps l’obsession américaine d’en finir avec le Hezbollah. De plus, la stratégie israélienne a toujours été de placer l’Etat hébreu dans l’œil du cyclone, c'est-à-dire d’en faire la seule zone de calme dans une région régulièrement dévastée par la guerre et maintenue en instabilité permanente. L’intérêt pour Israël étant de maintenir en permanence son leadership économique, et de conserver son rôle de gendarme régional en renvoyant périodiquement ses concurrents à l’âge de pierre si besoin est.
Israël sera donc toujours favorable à l’option militaire, du moins sur le papier. Car dans les faits, l’aventure de 2006 a quelque peu
tempéré ses ardeurs. Tel Aviv a compris qu’il n’avait tout simplement pas les moyens de venir à bout, seule, du Hezbollah. Si guerre il doit y avoir, il faut donc qu’elle soit totale et, surtout, soutenue par un engagement sans faille des moyens US. Sauf que là encore, les plans des états-majors se heurtent aux réalités du terrain. Epuisés par les fronts irakien et afghan, les Etats-Unis ne sont plus en mesure de soutenir un tel effort.

L’inconnue

Pour ce qui nous concerne, nous pensons donc que l’option d’une guerre régionale est peu probable, car elle aurait certainement pour conséquence de précipiter la chute de l’Empire et de ses satellites. Dans un premier temps, les Etats-Unis vont donc sans doute intensifier leur pression sur le Liban pour tenter de maintenir à flots l’option TSL.
Si cette option prend l’eau, le pragmatisme commanderait ensuite aux Etats-Unis de prendre acte de leur perte d’influence au Moyen-Orient et, pour tenter de sauver ce qui peut l’être, de composer avec la puissance iranienne et plus généralement le “northern tier”. On sait d’ailleurs que Washington a déjà négocié en secret l’appui de Téhéran pour reconduire al-Maliki à la tête de l’Irak, cela au grand dam de son allié traditionnel saoudien qui soutenait le candidat adverse. Pourtant, ni les Etats-Unis ni Israël ne sont des puissances véritablement pragmatiques s’agissant de ce qu’il considère comme leurs intérêts stratégiques. Ce sont des Etats dinosaures gouvernés par l’idéal de la puissance et dont les choix politiques sont dominés par les émotions, par l’instinct, c'est-à-dire en dehors des contingences du réel. Et c’est bien là tout le problème.

Une nouvelle ère

Pour l’heure, le Liban entre toutefois dans une nouvelle ère après un règne des Hariri qui aura littéralement ruiné le pays (2 milliards de dollars de dette au sortir de la guerre, contre près de 60 aujourd’hui, et toujours pas d’eau courante ni d’électricité dans la plupart des régions).
Il est donc heureux que l’opposition formée par le Hezbollah et ses alliés chrétiens du CPL, du général Michel Aoun, ait pris l’initiative dans les affaires libanaises. Car n’en déplaise aux éditorialistes de la presse-Pravda, ils forment la seule force structurante du pays, la seule force véritablement souverainiste.
Pierre Vaudan

(*) Rappelons que l’assassinat du premier ministre Rafik Hariri avait, dans un premier temps, été imputé à la Syrie à une époque où les Américains voulaient chasser les Syriens du Liban. Et c’est précisément cette accusation et la résolution onusienne qui suivi qui forcèrent Damas à se retirer du Pays du Cèdre. Le 26 avril 2005, le dernier soldat syrien quittait ainsi le Liban après 30 ans de présence, libérant la voie à l’attaque israélienne qui devait survenir un an plus tard. Or aujourd’hui, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) s’apprêtait à accuser très opportunément des “membres indisciplinés” du Hezbollah, d’où la démission en bloc des ministres du parti chiite qui ont conduit à la chute du petit Saad Hariri.



 الولايات المتحدة تفقد منطقة الشرق الأوسط
فشلت الولايات المتحدة وآخر المناورات لكسب السيطرة على لبنان. اخفاق سعد الحريري ، لصالح رئيس الوزراء مدعوم من حزب الله الشيعي ، هو نكسة كبيرة للغاية بالنسبة لواشنطن. والإشارات ، دون شك ، بداية لعملية طويلة لكسوف نفوذ واشنطن في الشرق الأوسط.
تطور الوضع اللبناني هوغيض من فيض, هذا مع عدم وضوح اللاعبين التقليديين مثل اسرائيل في الشرق الأوسط أو العربية القديمة والتي اشترتها مند البداية الولايات المتحدة الأمريكية (مثل الأردن أو مصر أو المملكة العربية السعودية) لصالح "طبقة الشمال" التي تتألف من إيران أولا ، ولكن أيضا تركيا وسوريا وقطر ، وكدول  أساسية ، وكلها معادية لنفوذ الولايات المتحدة بدرجات متفاوتة.
لا تزال خطوة واحدة  والأخيرة لتأكيد تبديل لبنان : تصفية محكمة خاصة للبنان (السيولة قصيرة الأجل) تسترشد واشنطن وتل أبيب لاتهام حزب الله ، في الواقع ، وقتل والد سعد الحريري ، 14 فبراير 2005.
هذا الاتهام هو في الواقع آخر فرصة ضمن العملية الامريكية في محاولة انهاء حزب الشيعية التي تعتبره واشنطن لا يمكن السيطرة عليه ، الذي يعتبر ثمرة بسيطة لايران.



الهوس الدموي
علينا أن نتذكر جيدا أنه في عام 2006 ، وهاجس الولايات المتحدة ضد حزب الله كان ذروته الدامية مع اندلاع الحرب التي ترعاها واشنطن لإسرائيل بهدف تدمير الجناح العسكري للحزب الشيعي.
نذكر ما تلاها من احداث.. تلك الحرب انتهت بوفاة أكثر من 1200 من المدنيين اللبنانيين ، وستين من مقاتلي حزب الله وهزيمة للجيش الاسرائيلي  الذي ذخلها بأريحية وكأنه سيواجه مجموعة أطفال مسلحين . وبخيبة أمل ، ولهذا غير الأميركيين طريقة تسديدهم لسيولة القصير الأجل (*).
صحيفة الأخبار ص 21 يناير (p.4) ، يشير إلى أن "العديد من المسؤولين الأميركيين يعملون في حالة نعتقد أنه يمكن استخدام السيولة قصيرة الأجل كوسيلة ضغط ضد إيران ، إما عن طريق تفكيك حزب الله ، إما عن طريق كسر التحالف السوري الإيراني ، والذي هو الخطوة الأولى نحو إعادة تحديد الخريطة الاقليمية. وهكذا ، استعاد اثنين من الحلفاء العرب الرئيسيين في واشنطن ومصر والمملكة العربية السعودية ، بعض الوزن كقوة اقليمية في المنطقة ".
الشيء الذي لم يأثر عند النظر بأن سياسة الولايات المتحدة هي بالضبط التي شجعت على ظهور المحور السوري الإيراني ، ورمي طهران ودمشق في أحضان بعضهما البعض مع إدراجها في المحور الشهير للشر..


. خيارات محدودة
هو ما إذا كان رئيس الوزراء الجديد في لبنان لديه القدرة على تصفية السيولة قصيرة الأجل. نجيب ميقاتي هو رجل السلطة ، والخبرة ، والتدابير المسألة على الارجح. فإذا كان تلقى الدعم من حزب الله فهذا يعني انه تم تكليفه بتصفية السيولة قصيرة الأجل ووافق على ذلك. لكن الضغوط الامريكية سوف تكون هائلة.
استراتيجيا ، واشنطن لا تزال سارية المفعول حتى الآن في المنطقة.. ولا يزال هاجس مشروعها لإعادة تشكيل منطقة الشرق الأوسط التي بدأها المحافظون الجدد مع الحروب ضد العراق. والفكرة هي إقامة دائمة وهيمنة للولايات المتحدة على المنطقة من خلال واجهة الأنظمة البرلمانية ولكن بتمكين خضوها لاملاءات الامريكية ، في نهاية المطاف ، أن يقدم هذا تماما "الشرق الاوسط الجديد" بديكتاتورية السوق وهو نظام متعددة الجنسيات بطبيعة الحال.
بالنسبة للولايات المتحدة ، الهيمنة عبر اقامة "الشرق الاوسط الجديد" يمر عبرالقضاء على حزب الله اللبناني.
لكن صعود محور "طبقة الشمال" يحبط  تقدم خططها. إلى جانب ذلك هزيمة الولايات المتحدة في العراق وأفغانستان ، وموقف الولايات المتحدة تجاهها لا يمكن الدفاع عنها. وسوف تكون الإغراء كبيرة  ربما للولايات المتحدة لتقديم مسح شامل عن طريق تعزيز بداية حرب اقليمية ، وهذا وحده ما يمكن أن يساعدها على اعادة وضع العداد من الصفر.
في نفس المقال في الأخبار ما قاله : "الخبير الفرنسي الذي عمل لسنوات في الملف اللبناني" ، ويقول في مكان آخر في هذا الصدد إلى أن "مجرد حرب اقليمية يمكن تأتي بتدمير البنية  العسكرية لحزب الله ".  والقول لنفس الخبير أن اللعبة هيئت ويجب أن نتوقع "موجة كبيرة من العنف في المنطقة". 



تل أبيب في كمين
الآن الذي يقول حرب اقليمية "، يقول اسرائيل. لأن المشتركة اسرائيل منذ فترة طويلة في الهوس الاميركي لانهاء حزب الله. وبالإضافة إلى ذلك ، كانت الاستراتيجية الإسرائيلية دائما بوضع الدولة اليهودية في عين الإعصار ، بمعنى ان تجعل من نفسها المنطقة الوحيدة من الهادئة في منطقة دمرتها الحرب وبشكل منتظم وذلك باستمرار عدم الاستقرار الدائم. في مصلحة إسرائيل بشكل دائم للحفاظ على ريادتها الاقتصادية ، والحفاظ على دورها بوصفها شرطي الإقليمية العودة دوريا لمنافسيها العصر الحجري إذا لزم الأمر.
إسرائيل دائما لصالح الخيار العسكري ، على الأقل على الورق. لا في الواقع ، كانت مغامرة من 2006 إلى حد قد خففت من حماستها. وأدركت تل أبيب ببساطة أنه لا يمكنها أن تأتي على نهاية ، واحد من حزب الله. 

 إذا كان لبد من حرب ، فيجب أن تكون كاملة وبعد ذلك ، وقبل كل شيء ، لبد أن يكون هناك التزام بالدعم من موارد الولايات المتحدة. إلا أنه هذه المرة ، وخطط الامركين مبينة على مواجهة الحقائق التي استنفدت من الجبهات في العراق وأفغانستان ، فالولايات المتحدة لم تعد قادرة على تحمل مثل هذا الجهد. 



المجهول
الذي يهمنا ، هو فكرة أن خيار الحرب الإقليمية واردة. وذلك سيؤدي بالتأكيد  إلى سقوط الإمبراطورية وتوابعها. لهذا  فإن الولايات المتحدة  تكثف الضغوط على لبنان في محاولة لإبقاء واقفا على قدميه في TSL.
إذا فشل هذا الخيار ، مع براغماتية النظام للاعتراف الولايات المتحدة فقدان نفوذها في الشرق الأوسط ومحاولة انقاذ ما يمكن ، للتعامل مع القوة الإيرانية وأكثر عودة "الطبقة الشمالية". ونعلم أيضا أن واشنطن تفاوضت بالفعل سريا للحصول على دعم من طهران إلى تمديد المالكي على رأس العراق ، وهذا ما يثير غيظ حليفتها التقليدي في المملكة العربية السعودية الذين دعموا المرشح المنافس.  


بعد لا الولايات المتحدة ولا اسرائيل هي القوى البراغماتية حقا فيما يتعلق بما تراه مصالحها الاستراتيجية. بل هي الدول التي يحكمها الديناصورات  بمنتهى السلطة ، والخيارات السياسية يسيطر عليها العواطف ، والفطرة ، وهذا يعني ان الحالات الطارئة خارج الواقع. وهنا تكمن المشكلة. 


عهد جديد
في هذا الوقت ، يذخل لبنان إلى عهد جديد بعد عهد من الحريري الذين دمروا البلاد حرفيا (2 مليار دولار من الديون في نهاية الحرب ، ضد ما يقرب من 60 والآن لا يوجد حتى الآن مياه جارية أو كهرباء في معظم المناطق).

بيير Vaudan

(*) أن نذكر في البداية تم اغتيال الرئيس رفيق الحريري باللائمة على سوريا في وقت كانت فيه الأمريكيين يريدون طرد السوريين من لبنان. وهذا هو بالضبط هذا الاتهام وقرار الامم المتحدة الذي أعقب التي أجبرت دمشق على الانسحاب من لبنان. في 26 أبريل 2005 ، غادر آخر جندي سوري لبنان ، وبعد 30 عاما من وجودها ، وتحرير الطريق للهجوم الإسرائيلي كان ليحدث بعد عام واحد. ولكن اليوم ، والمحكمة الخاصة للبنان (السيولة قصيرة الأجل) على وشك الاعتراف بعمل جيد جدا في "عضو جامحة" لحزب الله ، وبالتالي استقالة جماعية لوزراء من الحزب الشيعي التي أدت إلى سقوط سعد الصغير الحريري.

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