AQMI : organigramme, origine et hommes clés: Les Mahadra, terrorist academy

A la mort de Châbane Younès, aucune réunion de "Majlis Choura" n'a été programmée et aucun émir n'a été désigné. Il a laissé une vingtaine de membres se déchirer pour s'accaparer une partie de l'héritage du groupe. Ils seront neutralisés un par un, soit par l'armée, soit par d'autres mouvements rivaux. C'est la fin définitive du GIA même si au fond, depuis la mort d’Antar Zouabri, le groupe était déjà en décomposition très avancée.
Mais revenons un peu en arrière. Bien avant la mort annoncée du GIA, certains de ses membres ont compris, très tôt, que Zouabri les mène vers l'impasse. Ils commencent alors à réfléchir à une solution. Nous sommes en octobre 1997, le sommet du pouvoir algérien est au plus mal, le président Liamine Zeroual est de moins en moins d'accord avec les généraux qui l'ont mis au pouvoir. Il finit par démissionner, suivi par son conseiller principal, le Général Mohamed Batchine, pourtant l'un des trois généraux à l'origine de l'arrêt du processus électoral. Zeroual et Batchine sont partisans de la manière dure, c'est à dire la répression des islamistes et au moment de leur démission, un autre courant, plus modéré et partisan de la négociation qui aboutit à la repentance puis le pardon, est sur le point de prendre le pouvoir au sommet de l'oligarchie militaire.
Quelques années plutôt (en 1993), le Général Khaled Nezzar, alors ministre de la défense, échappe de justesse à un attentat. Cet épisode le pousse à se désengager peu à peu de la vie politique avant de prendre sa retraite, peu avant la démission de Zeroual et Batchine. Des trois principaux généraux de 1992, il ne reste donc que Mohamed Lamari. Ce dernier, accaparé par l'installation à la tête de l'État, du Général Abdelaziz Bouteflika, demande au Général Mohamed Mediène (dit Taoufiq), le patron du Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS, renseignements militaires) d'entamer immédiatement des négociations secrètes avec les islamistes. De nos jours, le Général Taoufik est sans doute le militaire algérien qui connaît le mieux le fonctionnement des islamistes et pour cause : Il dirige le DRS depuis octobre 1990 devenant, de facto, le chef de renseignement en activité le plus ancien au monde et sans doute l'algérien le plus puissant après Bouteflika (et encore).
Massacres collectifs
Le Général Taoufik confie la finalisation à son adjoint, le Général Smaïn Lamari qui finit, après plusieurs tractations, par obtenir une première victoire : l'AIS, branche armée officielle du FIS, annonce son retrait du GIA et son renoncement à la lutte armée.
Pendant ce temps, Zouabri s'enfonce de plus en plus dans sa logique meurtrière, poussant les idéologues du GIA à Londres, Moustapha Setmeriem Nacer et Abou Qatada El Filistini, à prendre leurs distances avec lui et à cesser la publication d'Al Ansar, périodique paraissant à Londres et considéré comme l'organe officieux du GIA. Même Aymen Dhawahiri, pourtant pas vraiment un adepte de la pensée du Mahatma Ghandi, finit par cesser les contacts avec Zouabri qu'il accuse de causer du tort à l'image d'Al Qaïda.
Le N°2 de la nébuleuse terroriste n'était pas pris d'une soudaine poussée de pacifisme, loin de là, mais il voyait la courbe de recrutement chuter dangereusement. En effet, les jeunes recrues étaient horrifiées par les images de massacres collectifs de civils, que les télévisions du monde entier passaient en boucle. Mais Zouabri avait sa logique propre. Il faut comprendre que les terroristes agissent de manière très canonique : Un massacre, même s'il vise des femmes et des enfants, est salué comme un acte de Djihad dès lors que les victimes sont des non musulmans. Mais le même massacre, s'il vise des musulmans, est considéré comme un acte barbare. Si des musulmans sont morts durant un acte terroriste visant, à la base, des victimes non musulmanes, alors les victimes musulmanes sont considérées comme des pertes collatérales.
Même Zouabri, durant ses années les plus meurtrières, a toujours veillé à justifier ses massacres par des textes religieux, principalement tirés des citations d'auteurs "takfiristes" comme le Cheikh saoudien Saleh Ben Fawzane Al Fawzane, auteur du livre "El wela wel bara vil islam". Dans une interview publiée par Al Ansar, Zouabri déclare : "Au sein du GIA, nous sommes adeptes de la doctrine d'El wela wel bara. En ce sens, celui qui montre son attachement à la religion d'Allah et aide les moudjahidines est notre allié. En revanche, celui qui fait preuve d'hostilité à l'égard de la religion et aide le "Taghout el mourted" [le tyran qui a renoncé à la religion, en d'autres termes le pourvoir algérien, ndlr] celui là nous le désavouons, nous lui sommes hostiles et nous le tuons".
Considérant que Zouabri a dévié de la ligne originelle du GIA, l'émir de la zone 2 Hacen Hatab (Abou Hamza) et son lieutenant Okacha El Para (Abou Abdelaziz) évaluent la situation et décident qu'il faut en finir, soit en tuant Zouabri soit en créant un autre groupe. Sans doute par crainte de subir le sort que Zouabri réserve aux "traitres", Hatab et ses amis se retranchent dans les montagnes de la Kabylie et entament une série d'attentats ne visant que les forces de l'ordre. Ils publient ensuite un communiqué dans lequel ils revendiquent ces attentats, tout en annonçant qu'ils condamnent les agissements de Zouabri contre les populations civils et en proclamant qu'ils ne viseront dorénavant que les militaires et les étrangers non musulmans. Le communiqué est signé "Hacen Hatab, émir de la zone 2". Il est imité, peu après, par l'émir de la zone 9 (sud), Moktar Belmoktar (Khaled Abou El Abass).
Ce communiqué n'est pas seulement une déclaration de guerre contre l'Etat algérien (qui était de toute façon en guerre contre les islamistes) mais surtout un acte de sédition à l'encontre de Zouabri car c'est la première fois qu'un émir "ose" signer un communiqué, s'émancipant, de fait, de l'autorité centrale du GIA.
L’acte fondateur du GSPC
Plus que tout, ce communiqué, publié en juillet 1997, est l'acte fondateur du GSPC. Auparavant, Hatab demande, aux idéologues de Londres (Moustapha Setmeriem Nacer et Abou Qatada Al Filistini, le premier sera arrêté au Pakistan en octobre 2005 et le second est en détention, à Londres, depuis juin 2008) de solliciter, pour lui, l'avis juridique du prédicateur saoudien Salmane Al Awda (un proche de Ben Laden) afin d'entamer la mise en place d'une nouvelle formule du fameux Mejlis Choura. La nouvelle instance portera le nom de "Ehl el hal wel aqd". La démarche séduit les deux "londoniens" qui acceptent de coopérer avec Hatab et de relancer la publication d'Al Ansar. Désormais, les communiqués estampillés "GIA zone 2" seront publiés à Londres et repris dans tous les forums djihadistes.
Setmeriem Nacer et Abou Qatada convainquent étagement Dhawahiri de traiter avec ce nouvel émir, décidément beaucoup plus fréquentable que le sinistre Zouabri. Dhawahiri confie le dossier à Abdelwelid Ahmed Alouane (Abou Mohamed El Yemeni) et le nomme, pour l'occasion "responsable de la zone Maghreb au sein d'Al Qaida". El Yemeni et Hatab entament alors un intense échange d'émissaires et en 2002 El Yemeni se rend en Algérie pour finaliser l'acte définitif de ralliement du GSPC à Al Qaida mais il sera tué dans le maquis, par l'armée algérienne, en septembre 2002, alors qu'il était en pleine négociation.
Après la mort d'El Yemeni, Dhawahiri confie le dossier Maghreb à l'un de ses hommes de confiance, Cheikh Atiyett Allah El Haceni Chinguity, dont l'état-civil est un véritable casse-tête pour tous les services de renseignements aussi bien arabes qu'occidentaux. Les marocains pensent que la signification de son surnom (El Haceni) pourrait signifier son appartenance à la tribu Idab Lehcen, originaire du sud mauritanien. Comme Ali Belhadj, Atiyett Allah serait donc d'origine mauritanienne.
Les seules bribes qu'on connait de lui, ce sont les éloges des dirigeants d'Al Qaïda à son égard. Dans un texte intitulé "Al Tabria", publié en mars 2008 par Aymen Dhawahiri et diffusé sur internet, le N°2 d'Al Qaïda note : "Cheikh Atiyett Allah, savant et homme de Dieu, a émigré en Algérie où il a participé au Djihad avec le GIA et a traversé des épreuves, avant de rentrer en Afghanistan".
Atiyett Allah a donc tenté, dès le début des années 1990, de fédérer les différentes factions islamistes armées en Algérie, manifestement sans trop de succès avant, finalement, de se décider à retourner en Afghanistan. Il n'est pas le seul mauritanien à y avoir été. Plusieurs étudiants mauritaniens ont en effet effectué des déplacements en Afghanistan entre 1990 et 1995 et l'un d'eux, Nomane, y laissera la vie.
Un autre idéologue aura une grande influence sur le GIA, son nom revient fréquemment : Le syrien Moustapha Ben Abdelkader Setmeriem Nacer (Abou Moussab Souri). En 2001, il se met un peu à l'écart et se consacre entièrement à la rédaction d'un traité consacré au Djihad. Après trois ans de travail il publie, en 2004, une encyclopédie de plus de 1.600 pages, intitulée "Appel à la résistance islamique globale", dans laquelle il développe plusieurs thèmes majeurs du Djihad moderne, dont la doctrine de la guerre de la quatrième génération, la dissémination du champ de bataille, la logistique décentralisée... etc. Sa conclusion est une modélisation inédite du Djihad salafiste global, d’une façon encore inconnue à ce jour.
Pour le Colonel William Lind du Corps des Marines américain, ce qui rend Setmeriem Nacer unique est son appel à la dissémination de la structure du leadership et donc de l’élément "commande et contrôle" du Djihad. Cette décentralisation de l’élément de prise de décision aura un impact profond sur les cibles, les tactiques et la stratégie. En effet, les djihadistes dépendent de moins en moins de l’organisation d’Oussama Ben Laden pour leur ligne de conduite opérationnelle et pour leurs besoins logistique. L'avis du Colonel Lind est autorisé en la matière et pour cause : En 1989 (soit 15 ans avant la publication de l'encyclopédie de Setmeriem Nacer), il avait lui même publié un article sur l’émergence d’une nouvelle forme de guerre appelée "guerre de la quatrième génération", article largement repris et commenté par Setmeriem Nacer dans son ouvrage.
Le théoricien du Djihad
Setmeriem Nacer est considéré, par les djihadistes, comme le prolongateur des travaux théologiques du palestinien Abdallah Youssouf Azzam. Ce dernier est à l’origine du Makteb El Khadematt (bureau des services), structure fondée en 1984 à Peshawar (Pakistan), pour accueillir et orienter les volontaires arabes venus prendre part au Djihad des afghans contre l'invasion soviétique. Azzam a été assassiné par le Mossad (renseignements israéliens) en septembre 1989. Il a été l'un des modèles de Ben Laden qui l'a toujours désigné comme son mentor.
Avec le Palestinien Abdallah Azzam, l'égyptien Aymen Dhawahiri et le syrien Moustapha Setmeriem Nacer, le mauritanien Atiyett Allah est considéré, par beaucoup de terroristes, comme l'un des idéologues les plus importants d'Al Qaida. Ses Fatwa sont suivies à la lettre par tous les terroristes qui sollicitent son opinion, via les forums islamistes, pour des questions liées au Djihad aussi bien aux Philippines, en Tchétchénie qu'en Somalie ou ailleurs.
De manière générale, il semblerait qu'un partage implicite des tâches ait été instauré par les djihadistes maghrébins d'Al Qaïda : l'Algérie fournit les combattants en grand nombre (selon les statistiques les plus récentes, le pays le mieux représenté en nombre au sein de la nébuleuse terroriste est l'Égypte, suivi de l'Algérie) et la Mauritanie, connue pour l'excellence de l'enseignement de ses Mahadra (académies spécialisées dans l'enseignement religieux), fournit les idéologues.
Nous avons déjà vu qu’Ali Belhadj est d'origine mauritanienne (sa famille a émigré en Tunisie où il est né, avant de s'établir finalement en Algérie). Mais si Belhadj n'a jamais fréquenté les Mahadra mauritaniennes, Atiyett Allah, lui, a longtemps séjourné en Mauritanie et y a reçu un solide enseignement théologique. La légende raconte qu'il y est allé sur le conseil de Dhawahiri lui-même, qui lui aurait dit que, dans toute la terre d'islam, il ne trouvera pas de meilleur précepteur qu'en Mauritanie.
Mais le mauritanien le plus "capé" au sein d'Al Qaïda n'est pas Atiyett Allah. Il s'appelle Mohamed El Hacen El Qaïd. La presse spécialisée dans le renseignement militaire et stratégique l'évoque le plus souvent sous son nom de guerre : Abou Yahya Al Libi. Son nom ne vous dit peut-être pas grand chose et pourtant, il occupe depuis peu le poste le plus sensible d'Al Qaïda : Responsable du département des opérations extérieures, c'est à dire N°3 de l'organisation terroriste. Il n'a de compte à rendre qu'à Ben Laden ou Dhawahiri.
Le premier occupant de ce poste est Khalid Cheikh Mohammed, un pakistanais né au Koweït où il a grandi avant de partir aux États-Unis. Il obtient un diplôme d'ingénieur en mécanique de l'université de Caroline du Nord, avant de revenir en 1992, d'abord au Pakistan puis en Afghanistan. Il rencontre Ben Laden en 1996 et lui présente quelques projets d'attentats. Immédiatement séduit par la compétence et le sens organisationnel du pakistanais, Ben Laden lui confie l'ensemble de ses opérations terroristes, partout dans le monde. Il est responsable de l'attentat du World Trade Center de 1993 et celui contre le navire américain-USS Cole au Yémen en 2000. C'est lui qui organise les attentats suicides du 11 septembre 2001 et c'est lui, également, qui est responsable de la décapitation du journaliste américain Daniel Pearl, en décembre 2002.
Khalid Cheikh Mohammed est arrêté en février 2003 à Rawalpindi (Pakistan), par l'Inter-Services Intelligence (ISI, services de renseignements du Pakistan). Il est immédiatement remis à la CIA qui le transfère à la base de Guantanamo Bay. Son procès s'ouvre en juin 2008 devant un tribunal militaire, il plaide coupable. En novembre 2009, à la suite de la décision du président Obama de fermer la prison de Guantanamo, son procès est renvoyé devant une cour civile, le tribunal fédéral de New York, ville victime des attentats du 11 septembre.
Un mauritanien numéro 3 d’Al Qaida
Peu après son arrestation, Ben Laden nomme à sa place l'un de ses hommes de confiance, Abou El Faraj Al Libi. Ce dernier fera de Londres sa principale cible et y projette des attentats dans le métro. Il sera arrêté à Peshawar en mai 2005, toujours par le redoutable ISI. Mais son interpellation n'empêchera pas les attentas de Londres d'avoir lieu, en juillet 2005, faisant 56 morts et 700 blessés.
Il est remplacé par Saïd Al Masri (Moustapha Abou Yazid), un proche de Dhawahiri. Comme ce dernier, il est membre fondateur du Djihad islamique (Egypte) et d'Al Qaïda dont il est devenu trésorier général. Selon le FBI, c'est lui qui a transféré des fonds via Dubaï à Marwan Chehhi et Waél Chehri, deux des kamikazes du 11 septembre. Saïd Al Masri est tué par un drone américain, fin mai 2010.
L'égyptien Cheikh Al Fateh prend sa place mais il est abattu à son tour lors d'une attaque de drone, en septembre 2010.
Pour le remplacer, El Dhawahiri choisit Mohamed Hacen Qaïd (Abou Yahya Al Libi). En ce moment même, c'est l'homme le plus recherché au monde après Ben Laden et Dhawahiri. D'ailleurs sa situation est plus fragile que celle de ses deux supérieurs et pour cause, il ne peut pas se contenter de rester cacher, relativement à l'abri dans les zones tribales à la frontière pakistano-afghane. La nature de son "travail" l'oblige à se déplacer fréquemment, afin de recevoir les allégeances, lancer et superviser les opérations, mener les négociations avec les différents groupes terroristes de par le monde... etc. A chaque déplacement, il est en danger car jamais à l'abri d'une dénonciation (sa tête est mise à prix à plusieurs millions de dollars), sans parler des redoutables drones.
Abou Yahya est le cinquième occupant de ce poste mais sa nomination est une véritable rupture. Avant lui, le poste était technique et a donc toujours été occupé par des hommes de confiance de Ben Laden et Dhawahiri mais pas forcément des théologiens. Par exemple Khaled Cheikh Mohamed est ingénieur, Saïd Al Masri est économiste... etc. Abou Yahya, lui, est au diapason du monde universitaire. Comme Atiyett Allah, il a reçu un solide enseignement traditionnel dans les Mahadra mauritaniennes mais il n'a pas grandi dans ce pays, sa famille ayant émigré en Libye (d'où son surnom). Sa nomination est censée protéger quelque peu l'occupant de ce poste : Alors que ses prédécesseurs étaient obligés de sillonner le monde, lui ne supervisera plus les opérations directement, se contentant de donner un avis juridique ça et là. Il suffit d'ailleurs de taper son nom sur n'importe quel moteur arabe de recherche et on obtient des sollicitations du type "posez votre question et le Cheikh Abou Yahya y répondra dans les 24 heures". L'on imagine aisément un aspirant terroriste, voulant s'assurer d'accéder au paradis avant de passer à l'acte et ce n'est pas Abou Yahya qui l'en dissuadera.
On lui doit notamment l'intérêt croissant manifesté par Ben Laden à l'égard de la France, cet infléchissement dans la politique étrangère d'Al Qaïda est inspirée par Abou Yahya, originaire du Maghreb et donc plus apte à donner écho à l'aspiration des terroristes maghrébins de cibler la France, contrairement à ses prédécesseurs qui, à l'exception d'Abou El Faraj (un libyen) viennent soit du Pakistan soit de l'Égypte et qui préfèrent donc cibler les anglo-saxons.
Il est impossible de clore le chapitre GIA sans évoquer le nom de celui qui est considéré par beaucoup d'enquêteurs comme étant le premier algérien ayant décidé de retourner dans son pays après un séjour en Afghanistan. En effet, les algériens se sont engagés, dès le début, au côté de Ben Laden pour combattre les soviétiques en Afghanistan. Le plus emblématique d'entre eux est Boudjemâ Bounoua (Abdallah Abou Enès), l'un des futurs représentants du FIS à l'étranger.
Mais un autre algérien sera le premier à jeter des ponts entre son Djihad en Afghanistan et celui en Algérie. Son nom : Abdelkrim Gharzouli, plus connu sous le pseudonyme de Saïd Kari. Il quitte l'Algérie, en 1984 pour le Pakistan où il sera l'un des plus influents dirigeants des "afghans algériens" à Peshawar (Pakistan) et dans la vallée du Panshir (Afghanistan). Il s'est d'abord engagé au côté du Commandant Ahmed Shah Massoud au sein de la Katiba des "Afghans arabes", dirigé depuis sa création par son compatriote Boudjemâ Bounoua.
Saïd Kari quitte cette Katiba en 1987 pour rejoindre Ben Laden qui le charge de présider le bureau d'accueil des "afghans arabes" basé à Peshawar. Dès la création d'Al Qaïda (1988-1989), Kari devient membre de son conseil consultatif (Majlis Choura), l'instance suprême de délibération et de prise de décision. Il y siégera aux côtés, entre autres, d'Abou Qatada Al Filestini, le même qui se chargera, avec Setmeriem Nacer, de la publication, à Londres, du journal Al Ansar. C'est également Saïd Kari qui présidera la délégation qui s'est rendue au Maroc, afin de rencontrer le premier émir du GIA, Abdelhaq Layada, comme nous l'avons vu au début de ce document

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